Triptyque des formes primaires
2008
impression NB A4

En 1996, lors d'un atelier avec Georges Peignard à Belle-île, je dispose 8 morceaux de sucre dans un buisson afin qu'ils composent un cercle du point de vue de l'installateur. Ce geste guidé par la contrainte proposée de travailler avec des morceaux de sucre, et par la pensée d'une forme géométrique, servira en 2008 de base pour la rédaction de la règle de composition 'cercle' du Triptyque des formes primaires, proposé lors de l'exposition ToolBox (Entre-deux, Nantes, 2008). L'oeuvre précédemment située dans le geste, puis dans la disposition réalisée in-situ, puis dans la photographie de cette disposition, existe dès lors sous la forme abstraite d'une règle de composition qui pourra permettre la répétition du geste dans d'autres contextes, c'est à dire potentiellement l'actualisation de l'oeuvre. Mais où réside l'oeuvre en tant que telle? Dans son actualisation ou dans la règle abstraite et rédigée? Dans le support en papier de la règle imprimée? Dans la photographie d'une disposition réalisée? Ne réside-t-elle pas finalement dans une continuité qui traverserait ces différentes formes, et qui, à la manière de One and Three Chairs (Joseph Kosuth, 1965), demeurerait inaccessible en dehors de la pensée du spectateur? Une continuité propre à la pensée, un point de fuite non perçu mais pensable, une forme conceptuelle. Les artefacts alors toujours désignent une absence, celle d'une chose re-présentée qui ne peut exister que dans un esprit qui la conçoit. (dispositifs-artefacts.txt 01/2014)