Spime et nkisi

(03/2009) En faisant le rapprochement entre deux images distantes qui présentent quelques analogies formelles, et en interrogeant la signification donnée à ces images (c'est à dire en les considérant comme des images-projets), on tombe parfois sur de curieuses perspectives capables de nourrir la réflexion et les processus de création.

Ainsi par exemple, en rapprochant le pigeon mort de Bobig d'un nkisi de type "paquet", il apparait que l'agglomérat urbain de plastique, vu comme un spime qui pourrait, dans un contexte de réalité augmentée, apparaitre au regard sous la forme d'un animal mort extrait des propres souvenirs du spectateur, peut être rapproché du nkisi de type "paquet", dont les lambeaux de tissu, les lames de couteaux portant, les nœuds portent la trace des demandes de clients que le devin est susceptible de régler.

Ce rapprochement, à l'origine purement d'ordre plastique et fondé sur des analogies formelles, invite à la circulation des significations entre les formes, et permet ici d'envisager la nature magique d'un agglomérat quelconque vu comme un spime. L'agglomérat, en tant que micro-installation trouvée, porte en lui les fonctions imaginaires qui font de lui le nkisi contemporain d'une culture hyper-technologique. Les fonctions magiques sont traduites en fonctions techniques réalisée par des systèmes de communications, mais fondamentalement, elles répondent aux mêmes enjeux portés par l'humanité à travers le temps et l'espace.

sources images:
http://www.flickr.com/photos/bobig/3399039364
http://florizel.canalblog.com/archives/2009/03/09/12880653.html