Dolmen des Pierres-Plates, Locmariaquer.

Un ensemble de 8 formes, dont les dimensions dépendent de l'adresse IP du spectateur de l'image sur le réseau, et inspirées de la gravure sur le 10 ème support (coté droit) du Dolmen des Pierres-Plates à Locmariaquer (selon De Closmadeuc, 1892 (1)), est inscrit dans une photographie de ce 10ème support. Matrice

"Les décorations lapidaires des Pierres-Plates se rattachent Fig. 17. DE CLOSMADEUC. — DOLMEN DES PIERRES-PLATES. 709 à celles de nos autres dolmens par un caractère commun : la bizarrerie de leur distribution. Pourquoi certains menhirs ont-ils des sculptures, à l'exclusion de certains autres? Pour quoi la figure gravée elle-même n'est-elle jamais parfait emensty métrique dans ces détails? A ces questions comme a bien d'autres, il ne peut y avoir qu'une réponse : c'est qu'on est en présence d'un art décoratif dont l'expression grossière et enfantine échappe à toutes les règles de l'esthétique mo derne et défie tout essai d'interprétation. 4 Nous demanderons-nous, maintenant, ce que veulent dire ces signes lapidaires et particulièrement ceux que M. de Freminville appellent hiéroglyphiques, parce qu'il en a observé, dit-il, « de semblables parmi les hiéroglyphes égyptiens » . Quelle est leur signification ? Que représentent-ils? A quel rituel obéissait l'ouvrier qui a martelé ces pages de pierre ? Dès Tannée 1814, Maudet de Penhouet, très préoccupé d'établir un trait d'union entre nos monuments de pierre et ceux des Phéniciens ou des Égyptiens, n'hésitait pas à voir, dans un des cartouches, « la forme d'un scarabée sans tête», et, dans un autre, « celle d'un serpent et d'un rameau de palmier » . M. de Fremin ville semble reprocher à Maudet de Penhouet de n'avoir pas plutôt reconnu « une branche de fougère»; cette plante étant, dit-il, « une de celles auxquelles les Druides attribuaient des vertus merveilleuses». J'ai une lettre d'un correspondant, écrite en 1865, qui pro pose une autre explication. Les sculptures lapidaires des Pierres-Plates ne seraient-elles pas tout simplement la re présentation « d'un vestiaire sacerdotal » ? Les deux cartou chesd ont il a pris le dessin pourraient bien, suivant lui, n'être que les figures des chasubles que portaient les prêtres des dolmens (toujours les druides). On a dit aussi que ces cartouches, variés dans leur forme et dans leurs ornements, étaient peut-être les armoiries des morts ensevelis sous les dolmens mégalithiques. .Toutes ces comparaisons, toutes ces hypothèses ne prou710 , SÉANCE DU 15 DÉCEMBRE 1892. vent qu'une chose, que l'imagination ne suffit pas pour expliquer ce qui est inexplicable. Il y a vingt ans, dans un travail sur les sculptures et les signes gravés des dolmens, nous écrivions ce qui suit au cha pitre des conclusions : « En dépit des nombreux détails que nous a fournis l'ex amen des sculptures de nos dolmens du Morbihan, nous sommes loin d'avoir pénétré leur secret. Si, tout d'abord, nous avons tenté quelques efforts dans ce but, avouons qu'ils ont échoué complètement. Dès lors, pas d'explications hasar dées, pas de conjectures, pas de systèmes ; au nom de l'ob servation, nous nous croyons en droit de les ajourner tous.» Aujourd'hui nous pensons de même; ce qui nous force à appliquer ce paragraphe au monument des Pierres-Plates." (2)

(1)(2) Closmadeuc (de) . Dolmen des Pierres-Plates en Locmariaquer. In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, IV° Série, tome 3, 1892. pp. 692-710. doi : 10.3406/bmsap.1892.3542 http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1892_num_3_1_3542