Inzinzac-Lochrist. Repérages historiques
Mémoire d'un site industriel. 1860-1966

entre "eau et feu" la Montagne "cité bleue" fer blanc boutons de nacre le feu des Forges "fumées noires" "forges rouges" "vallée noire"

Les forges d’Hennebont sont implantées sur la rive droite du Blavet à Inzinzac- Lochrist, dites « Forges d'Hennebont » et parfois « Forges de Kerglaw » lieu-dit où elles furent implantées. Elles sont nées de la Révolution industrielle, en même temps que le canal de Nantes à Brest (1842) et le chemin de fer du Morbihan (1858), qui serviront l’un et l’autre au transport de la fonte, du charbon et des produits finis. (source)
1860 : installation des forges [au bord du Blavet], trois raisons : - Les barrages du Blavet vont fournir à bon compte une énergie hydraulique. - Les conserveries du littoral, en plein essor, ont des besoins en fer-blanc importants. - La main d'œuvre sur place d'origine rurale est nombreuse et bon marché... ( Extrait du livre « Des forges à la SBFM » de Jean-Pierre et Yveline HELIAS )
De la ruralité à l 'ère industrielle
"ces métallurgistes en sabots entrés dans les antres du feu du 19ème siècle avec les velours, les chapeaux à guides et les boutons de nacre du costume breton". (source)
- En 1880, 5250 tonnes sont produites avec 660 ouvriers. - En 1882, la Société des Cirages Français fait l'acquisition des Forges. - Les Forges deviennent le second employeur industriel du Département, derrière l'Arsenal. - Elles emploient plus de 1000 ouvriers en 1888, 3000 personnes en 1936.( Extrait du livre « Des forges à la SBFM » de Jean-Pierre et Yveline HELIAS )
A la fin du XIX éme siècle, le paysage est complètement transformé : c'est une vallée noire de 2,5 km d'ateliers.
En 1949, les chiffres de production sont excellents : ils dépassent les meilleurs chiffres d'avant guerre. Mais la concurrence du nord et de l'est de la France est difficile à soutenir. De 1952 à 1955, un important programme de modernisation est mis en place. « Les Forges vont fermer ». Le Livre Blanc du Comité de Défense est remis aux Conseillers Généraux en janvier 1966. A la mi-mai de cette même année, le Comité est convoqué à Paris. La réponse du Gouvernement lui parviendra peu après, sous la forme d'une autre Livre Blanc. Celui de la reconversion. 1966 : Les Forges, c'est fini... Les Forges d' Hennebont avaient cessé de vivre. On venait d'assister, sans le savoir encore, à une des premières restructurations de la sidérurgie. Quelques années plus tard en Lorraine, les grands maîtres de Forges eux aussi ont serré les boulons... La reconversion Les 1350 sidérurgistes des Forges vont être répartis entre cinq usines nouvelles créées sur la zone de Kerpont. Excepté la SBFM, toutes les autres sociétés inscrites dans le Livre Blanc ont vite capitulé... (Extrait du livre « Des forges à la SBFM » de Jean-Pierre et Yveline HELIAS)
Les vestiges d'un siècle de sidérurgie Mme Le Rouzic a multiplié les initiatives pour raviver le feu sacré des hauts fourneaux, afin que personne n'oublie la violente destruction de l'ensemble sidérurgique dynamité en 1972. Seuls ont survécu épars ( par miracle ou par omission ? ) : - une fonderie de 1917 flanquée d'une Cheminée de quinze mètres de haut, dressée comme le périscope d'une vallée engloutie ; - un pont roulant métallique, rouillé, ne menant plus nulle part ; - la maison du garde devenue La maison de l'eau et le l'hydraulique ; - une partie des bureaux de la direction qui servent de locaux au centre professionnel du Néon ; - le bâtiment du laboratoire où s’est installé, depuis 1978, l'Ecomusée. Article paru dans l’hebdo « La Vie » du 16 janvier 1992
L'écomusée d'Inzinzac-Lochrist
Le Musée des métallurgistes des Forges d'Hennebont est installé dans l'ancien laboratoire des essais physiques et chimiques sur métal. Il retrace les techniques de travail et les traditions ouvrières de la "vallée noire" qui fut, le temps de cinq générations, le centre sidérurgique de la Bretagne. On doit l'existence de cet écomusée inauguré en 1981 (20 ans après la fermeture du site) à Gisèle Le Rouzic (source)